lundi 1 avril 2019

EXTRAIT DE L'ODYSSÉE DU TOUR DE FRANCE 1987 CHAPITRE 17

Jean-Claude Bagot, Luis Herrera, Rafael Acevedo, Stephen Roche, Bruno Cornillet, Andrew Hampsten, Raul Alcala dans la montée du Col du Coq

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            Dans le monde du vélo, la Côte de Laffrey est connue pour sa montée. Elle est la première ascension très difficile à avoir été inscrite au programme du Tour de France, le troisième, en 1905. Le Col de Porte l'a été en 1907, les premiers grands cols pyrénéens en 1910 (Aubisque, Tourmalet), les premiers alpins en 1911 (Galibier, Allos).

            Cette année 1987, ce n’est, après 1984, que la deuxième fois qu’elle est gravie sur la route de l’Alpe d’Huez – en provenance, de même, du Col du Coq. Il y a trois ans, Luis Herrera était passé en tête à Laffrey, puis avait gagné à l’Alpe. Laurent Fignon avait pris le maillot jaune. Pour la deuxième année consécutive, il allait respecter le principe dont Jean-Paul Vespini fera un livre qui paraîtra en 2003 : Le Tour se gagne à l’Alpe. Dans la Vallée de la Romanche, Bernard Hinault en Bernard Hinault avait attaqué en solitaire. Fignon allait le reprendre à la Garde, puis le déposer. Fignon, en 1984, c’était Merckx. Hinault, physiquement, ce n’était pas Hinault. Le Blaireau, il aurait adoré retrouver le Fignon de 1984 dans le ring du Tour 1985, quand il était redevenu Hinault. Parce que le Blaireau n’avait pas goûté, mais alors pas du tout, que, sur le plateau de Jacques Chancel, l’Intello eût balancé : « Bernard, il m’a bien fait rigoler aujourd’hui. » Il avait juste serré les dents un peu plus fort. L’histoire ne lui donnerait pas l’occasion de cette revanche. Frustrations définitives.

            Dans cette édition 1987, il va mieux que ces derniers jours, Fignon, dans la rampe de 6,3 km à 9,6 %. Et quand il va bien, le Binoclard, il cause plus… il flingue. Herrera a senti le bon coup. À deux avec le Grand Blond dans la Romanche, c’est très jouable. Alors il accompagne. Mais dans la tension élastique produite sur le groupe des favoris, il y a une rupture : Charly Mottet est décroché. Alors Fignon lève le pied. Alors Herrera lève le pied. Seul, la roue de l'Oisans serait trop longue, et le Colombien n’a pas l’intention de bien faire rigoler aujourd’hui.
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